Vrai ou Faux sur la chirurgie mammaire - Dr. Pierre Bogaert

Le Dr- Pierre Bogaert est chirurgien esthétique à Nantes à la Clinique Brétéché et au Carré Esthétique Lafayette. Il a répondu à quelques idées reçues sur la chirurgie mammaire sous forme de Vrai ou Faux.


Vous pouvez également retrouver l'interview sur Youtube ou sur notre compte Instagram.


> Il faut être majeur pour faire une chirurgie mammaire


P.B : Faux. Dans le cadre notamment des patientes qui ont des malformations, des asymétries qui se révèlent souvent assez tôt à l'adolescence. Il peut être utile d'opérer la patiente afin que son développement se fasse dans le bon sens ! Bien sûr dans cette situation il faudra l’autorisation parentale des deux parents. Dans le cadre d'une chirurgie esthétique la question d'attendre la majorité se pose forcément plus pour finalement atteindre une majorité sur le papier et aussi une certaine maturité psychologique.


> La cicatrisation est longue et douloureuse


P.B : Faux. La cicatrisation est un processus physiologique naturel qui dure en moyenne entre 12 et 18 mois. Sur le caractère douloureux, la cicatrisation normale ne l'est pas. Il peut y avoir une sensation de grattage de démangeaison au regard de la cicatrice qui est tout à fait naturelle. C'est tout simplement le processus inflammatoire qui a lieu en général entre les 3 et 6 mois qui suivent l'intervention. En revanche, parfois ces cicatrices effectivement peuvent être douloureuses, dans le cadre d'un contexte pathologique qui sort du processus naturel.


> Il n’est plus possible d’allaiter après une augmentation mammaire


P.B :  Faux. Après une augmentation mammaire il est tout à fait possible d'allaiter.

En revanche il existe différentes voies d'abord, de zones par lesquelles on peut opérer le sein. La voie d'abord au niveau de l'aréole est une voie d'abord où on va être plus facilement exposée aux canaux galactophoriques qui conduisent le lait de la glande mammaire au mamelon. Dans certaines situations ces canaux galactophoriques peuvent être abîmés et donc responsables d'une difficulté d'allaitement dans le cadre de la mise en place de prothèses mammaires.

Pour les voies d'abord qui sont sous-mammaires ou axillaires à distance de ces canaux la possibilité d'allaitement est donc bien entendu maintenue. Pour ce qui est des chirurgies de réductions mammaires qui vont réduire la poitrine et notamment la glande, dans cette situation bien souvent les canaux sont lésés. La possibilité d'allaitement est donc fortement diminuée voire impossible !


> L’opération peut laisser différents types de cicatrices


P.B : Vrai. La plupart du temps la cicatrice est normale c'est-à-dire fine, elle est rouge les premiers mois et finit par blanchir. Dans certains cas sur les peaux notamment blanches, très blanches ou les peaux noires, on peut rencontrer des cicatrices pathologiques qui sont de deux sortes : une cicatrice hypertrophique. C'est une cicatrice qui va être épaisse, rouge, douloureuse et évolutive qui finit quand même par un peu involuer, qui peut être responsable de douleurs et d'une véritable gêne esthétique et bien entendu tous types de cicatrisation est évoqué en consultation pré-opératoire.


> Il faut changer ses prothèses après un certain temps


P.B : Vrai. Les prothèses mammaires sont des dispositifs médicaux implantables donc des corps étrangers. Elles ont beau avoir les meilleures qualités proches de la texture d'un sein, lorsqu'elles sont introduites à un instant T, le sein d'une patiente va évoluer.

Avec des prises de poids, des pertes de poids, des chocs dans la vie intime, lors de la pratique de sport et donc les prothèses vont être soumises à des contraintes mécaniques. À l'heure actuelle des prothèses qui ont une durée de vie de 10 ans ne vont pas être systématiquement changées, on va proposer à la patiente une imagerie qui est une échographie mammaire, tous les deux ans afin de surveiller l'état de la prothèse, surveiller s'il n'y a pas de coque ; c'est à dire une capsule rigide autour de l'implant. Bien entendu, il peut arriver des cas de figure ou les prothèses seront à changer avant 10 ans. Pour toutes ces raisons, la durée de vie peut être variable et donc dans ces cas-là le changement peut être plus tôt.

En dehors de tout cela, au-delà de 10 ans, on peut estimer qu'une prothèse peut avoir parfois 15 ans voire 20 ans de durée de vie. Nous n'attendrons pas qu'il y ait un problème très important comme une rupture de prothèse. Il est toujours plus facile de changer des implants qui ont peu de problèmes que des implants totalement rompus.


> La lingerie post-opératoire fait partie du processus de cicatrisation


P.B : Vrai. Quelque part le maintien par une lingerie confortable et techniquement soutenante permet de diminuer la force de cisaillement sur les cicatrices, permet de diminuer le poids de l'implant sur la cicatrice et donc pouvoir participer à ce que la cicatrisation soit relativement douce et se passe de manière correcte, sans contraintes mécaniques.


> En France on accorde beaucoup d’importance à la lingerie


P.B : Vrai. Ça n'était peut-être pas le cas dans l'immédiat mais avec les lingeries qui se sont développées dans le domaine technique des différents types de tissus et notamment chez Embody, au-delà de la technique sur le côté raffiné, cette importance à pris de la place. Il faut estimer que les patientes ont besoin d'une lingerie post-opératoire qui soit confortable et leur image pour leur poitrine est tout aussi importante habillée que déshabillée.


> Le lipofilling donne le même résultat que les prothèses mammaires


P.B : Je dirais vrai et faux ! Le but d'un lipofilling comme une augmentation mammaire par prothèses est de pouvoir augmenter la poitrine d'un certain volume. En revanche le souhait parfois de certaines patientes est de pouvoir habiter le décolleté ce qu'on appelle parfois le sein social ; ce que la prothèse va pouvoir apporter grâce à son pouvoir de poussée vers l'avant, que le lipofilling pourrait un petit peu moins apporter.

On peut tout à fait avoir un résultat très naturel avec des prothèses comme avec un Lipofilling. La différence est qu'il existe un corps étranger avec un volume prothétique prédéfini, chose que l'on ne peut pas forcément avoir avec un Lipomodelage.


> Le chirurgien peut refuser la demande d’une patiente


P.B : Vrai. Il peut exister des demandes qui sont non fondées. Des demandes d'une patiente fragile ou dans le cadre de certaines dysmorphophobies où l'image du corps de la patiente n'est pas du tout la réalité, et donc c'est quelque chose qu'il faut s'attacher à bien repérer en consultation afin de pouvoir dépister toutes patientes qui pourraient être une mauvaise candidate pour une chirurgie mammaire. Une patiente qui pourrait être insatisfaite ou tout simplement ne pas accepter la chirurgie et vivre les choses encore plus mal après. D'où l'importance de savoir dire non si suffisamment d'éléments sont réunis pour emmener à un échec de la chirurgie.


> Vous recommandez les produits Embody à vos patientes


P.B :  Je prescris les produits Embody dans ma gamme de chirurgie mammaire c'est une lingerie tout à fait technique avec un tissu confortable. J’ai un excellent retour de la part de mes patientes, également sur le design des différents modèles qui sont proposés. C'est une lingerie à la fois post-opératoire mais qui peut être tout à fait portée dans le quotidien des patientes, voire dans la pratique du sport. Donc cette polyvalence est quelque chose de tout à fait satisfaisant pour les patientes à ce jour.


> Le mot de la fin ? 


P.B :  Pour le mot de la fin, je pense que la lingerie post-opératoire à tout à fait sa place dans la prise en charge globale d'une patiente dans le cadre d'une chirurgie mammaire et fait partie intégrante du soin, du parcours et de l'expérience patient, pour une chirurgie qui peut être parfois stressante.  Donc une chirurgie bien réussie passe aussi par une lingerie parfaitement adaptée à la patiente.

Partager cette publication

commentaires (0)

Aucun commentaire pour le moment

Nouveau commentaire